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The Portland Phenix

Lignes d'acier, traits de crayon Sobre et puissant

Par Britta Konau- 3 juillet 2012

S'attaquer à l'espace caverneux de la galerie Coleman-Burke à Brunswick est un challenge. L'échelle est énorme. Avec en plus, une série de grandes fenêtres sur cour et plusieurs colonnes. Isabelle Pelissier a superbement relevé le défi. L'effet est impressionnant.

A lieu d'ignorer les trois colonnes trônant au milieu de la galerie, Pelissier les a complètement intégrées dans son installation "In-Flux". L'oeuvre ne pourrait être plus sobre, plus élémentaire. Six tubes d'acier ondulent entre les colonnes, et d'autres s'accumulent et s'interrompent autour des pilers verticaux. C'est tout.
Des lignes d'énergie suspendues à mi-hauteur--- et puis vous.
Ainsi que font les meilleures sculptures, "In-Flux" avec force interpelle le corps et l'esprit. Impossible de l'ignorer. C'est sensible, cru, intelligent tout à la fois.

Etirée sur toute la longueur de la galerie, la sculpture appelle la circumambulation.
Les branches de métal sont cabossées et portent des marques d'abrasion; elles sont assez grossièrement interconnectées, ce qui parait totalement en phase avec l'univers industriel de Fort Andross. Non seulement l'oeuvre interagit avec l'espace intérieur, mais elle s'inspire directement de la nature hors de ses murs- La rivière Androscoggin et son barrage producteur d'électricité. "In-Flux" évoque une rivière qui s'enroule autour des obstacles
---les colonnes--- et son ralentissement entre celles-ci. Ses courbes sinueuses et ses surfaces offertes à la lumière capturent l'énergie abstraite de la rivière. "In-Flux" dévoile un continuum d'espace-temps habituellement invisible à l'oeil nu.

Bien que "In-Flux" ne consiste pas en systèmes modulaires comme la plupart des sculptures de Pelissier, c'est la tension entre structure et chaos comme métaphore du monde organique en général qui est à l'oeuvre ici. La vie pulse dans ces lignes, tendues et ludiques à la fois; L'essence capturée ici est celle non de l'eau en mouvement, mais de l'eau elle-même.

On s'attendrait à ce que ces forces soient brisées par les colonnes, ce qui n'est pas du tout le cas. D'abord, celles-ci sont peintes de la même couleur que les murs. Ensuite, bien que les supports qui arriment les éléments d'acier soient bien visibles, le mouvement de balayage continue autour de la verticale. En effet, les colonnes disparaissent visuellement et donnent l'illusion de lignes transcendant leur substance ou émanant d'elles, ce qui parait évident si l'on considère "In-Flux" comme un dessin dans l'espace.

En fait, "In-Flux" a des points en commun avec le graphite. Tout en acier monochrome, la réflexion de la lumière sur sa surface varie selon le degré de torsion des barres, tout autant que l'épaisseur de la ligne tracée par la main.
Cette analogie avec le dessin est soulignée par la deuxième composante de l'installation: une série de 14 dessins au graphite qui évoquent succintement les principes de la sculpture. Sur chaque format à fort grainage, de la couleur des murs et posé verticalement, l'artiste a dessiné, par-dessus une double pliure centrale, des lignes verticales à la mine de plomb, soit en groupements massif, soit en lignes individuelles plus prononcées. De la façon dont sont affichés ces dessins, le pli est partiellement ouvert, et l'interstice rendu visible interromp la continuité. Les lignes sont suspendues mais se connectent aussi, reflétant d'une manière simple mais approfondie le principe de la sculpture.

En fin de compte, nous avons ici les fondements de "In-Flux": suspension et connection. L'installation contient peu de matière physique: Tout est rendu à l'essentiel. Mais elle contient beaucoup de réflexion et offre au visiteur une expérience très gratifiante.

Ordering chaos

Isabelle Pelissier attended art school in Paris, France and started doing metal work in New Mexico. She has had solo exhibitions in Paris (1995), Santa Fe (1999), and Buffalo (2000, 2004) and her work has been included in group exhibitions at Hallwalls in Buffalo and in Santa Fe, New Mexico.

Isabelle Pelissier often produces works of small scale, but in large numbers, creating groups of images which resemble or closely relate to each other, and can be appreciated individually or as a whole.

Some interpret her image groupings to represent the passage of time, like frames in a film, but Pelissier’s work is really more of an exorcism: a form catches her mind’s eye, and she develops an infatuation which yields only by thorough examination. She expels the image through a prolific repetition bordering on the manic, yet somehow scientific? approaching objectivity through the assemblage of subjective viewpoints, a pool of angles, studying it without dissecting it. Through this artistic echo, Pelissier also investigates her own motives in her choice of subject matter, doggedly pursuing her aesthetic instincts and gradually clarify the idealized form she sees through variation.

While her subjects often vary broadly, her work is primarily about form, and each form’s countless possibilities of appearance and expression. There is also a brilliant irony in making flowers of steel, which serves to underscore the contrast of natural form from its basic materials.

Pelissier’s series could be said to be gatherings, as each sculpture or painting in a group alters or is altered by another. The interplay of shape and meaning is conversational in nature: some objects ask, some suggest, some complicate, some interrupt. Though each object is yet another manifestation of the same motif, it is the differences, sometimes subtle, sometimes fundamental, which draw attention. In this way, Pelissier highlights the basic human, or rather organic, nature of variation, through mechanical replication.

Her steel work, uniting the synthetic with the organic, is especially relevant in a rust belt city like Buffalo, where metal is so much a part of our heritage and landscape. In her own words, “In Buffalo, where scrapyards abut overgrown steel mills, the osmosis between steel and nature is already underway: I am only here to nudge the process along.”

The paintings, while lushly impressionistic, always stay true to the forms beneath. Pelissier’s vivid employment of color and gorgeous brush use have garnered her much praise and attention. She illustrates for Traffic East magazine, and has written and illustrated successful children’s books, including a best seller, Zoom ( L’Ecole des Loisirs). Hailing from the French Caribbean, she has lived in Paris, New York, London, New Mexico and now Buffalo. We are certainly the richer for her presence.

Rebecca Moda

Exhibitions Coordinator Buffalo Arts Studio